MARGINALIA
Notre objet étant l’affiche publicitaire au sens général du terme, nous nous en sommes tenu aux placards destinés à faciliter l’écoulement des produits de consommation. Pourtant, on trouvera ci-après quelques pages sur les affiches de spectacle (cabaret, mime, cirque, cinéma, exposition). Pourquoi ? Parce que ces affiches, qui usent de configurations pourtant bien à elles, participent également des codes communs aux images de communication en général. On pourrait objecter que bien des affiches politiques eussent également trouvé également leur place dans cette anthologie, ne serait-ce que parce que certaines publicités, vantant tel ou tel produit, furent également des images au service d’une cause, d’un gouvernement ou d’un régime. Un Cassandre dessinant en 1935 Normandie, vante les voyages transatlantiques sans se priver pour autant de glorifier l’industrie française au moment où l’Allemagne réarme (1) ?
S’il est indéniable que les frontières sémiologiques séparant les sous-catégories de l’affiche sont poreuses, il nous fallait cependant assumer la part d’arbitraire qui présida à la constitution de notre corpus. Ce dernier à nos yeux devait d’abord traiter des objets quotidiens qui, au moment où la société de consommation prenait son envol, étalèrent incongrument, voire anarchiquement leurs images sur les murs, au grand étonnement du monde établi, soucieux de normes, d’assignation et de protocoles.
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1 - Ici même L’affiche de Plinio Codognato, “Fiat 509”, 1924. Est un parfait exemple de manifeste politique à la gloire du fascisme.